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Chroniques et joli couteaux
2 décembre 2007

KNTR #13 - Aout 2003, à Beauduc

KNTR #13 : Le fabuleux destin du mois de Juin …

Ouuuuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii … Un peu tardif, je reviens à la charge avec ma gazette du voyage ...

En chasse, le mois de juin 2003 passé enlofté à Beauduc. Sacré beau truc pour un trip très très roots et très très kitesurf. Ca a été aussi le premier voyage de l’association de kitesurf « Au gré du vent d’Excenevex » … Pas peu fier …

Hé, hé, hé !!!!!!

Loft, vous avez dits loft ????

Oui … Et pas un loft de merde comme à la télé. Filmés depuis les satellites américains et européens 24 heures sur 24, nous avons disposés de 40 km2 de plage déserte, ou presque …,  en Camargue. Par exemple, on va aux toilettes en vélo ! La piscine est à vagues et le tout à ciel ouvert dans un pays où il ne pleut pas. Les seules maisons visibles sont des points à l’autre bout de la baie de Beauduc, aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Indécrottable, j’ai logé dans mon bus qui est devenu  le coin de vie à l’abri du soleil et des moustiques après habillage …

Les règles d’or, manger un maximum de bords en kitesurf et se tirer la bourre, prendre des couleurs, vivre zen au rythme de ses envies et de la nature, … Se faire du bien quoi !!??!!?!?!?!

Et Mickey rêvait en 3D …

Perdu dans l’univers

Entre l’infiniment grand

Et l’infiniment petit

Ma tête cachée

Entre tes deux rondes

Au bord du trou noir

J’ai trouvé

Mon équilibre

Le point de gravité

Où reposer mon crâne

Rongé par le vide

Et mon esprit déraille

Alors mon rêve s’égare

Jusqu’aux îles d’Hawaï …

Les participants …

Très flexibles, les règles du jeu imposent d’entrer en jeu quand on le veut et pour la durée souhaitée. On peut même partir et revenir. Le mot d’ordre est de se faire plaisir dans la zénitude et l’allégresse sans oublier l’heure de … l’apéro !

Du coup, il est resté un noyau de 2 personnes, Seb’, président, et moi-même, trésorier. Fredo, vice-secrétaire a fait de nombreux aller-retour plus ou moins long. Soph’, secrétaire, est restée plus de la moitié du temps.

Ensuite, des connaissances de chacun et chacune nous ont rejoins pour des week-ends de folie.

Et pour finir, certaines rencontres sur la plage sont venues compléter les équipes.

Que des flèches … Tous sur la même longueur d’onde, on a vécu simplement dans un bon esprit de respect et de partage.

Houla hop, j’allais oublié tous les autres finisseurs de semaines venant remplir le reste des 20 kilomètres de plages, pour venir jouter sur l’eau …

Et donc grand respect et grand bonjour à tous ceux et celles qui ont pu se déplacer. C’était de la balle.

Et sur place …

Le coin étant désert d’infrastructure humaine, à part heureusement la poubelle, nous étions presque coupé du monde. Ravitaillement en eau et bouffe à 30 mn de piste, aux Salins de Giraud. Pas de réseaux, pas de Mac Do, pas de resto, pas de métro, …

La mer étant là, autant en vivre autant que possible … Avec quelques cannes à pêches, on a pu sortir des daurades et d’autres poissons. Il y a eu aussi les tellines, petits coquillages au goût de moule en plus fin, pour les apéros.

La semaine est très calme et plus ventée que les week-ends. L’évasion est complète et le spectacle naturel à tous moments. Certains jours nous sommes seuls sur l’eau … Un tout qui m’enivre encore.

Le week-end est surchargé de people principalement là pour rider. C’est la guerre sur la plage et dans l’eau où les têtes ne passent pas toujours loin de nos planches …

Les toilettes …

Dans une politique de fertilisation, les toilettes sont dans les dunes où le bon sens appelle à enterrer nos « paquets ». Perso, j’ai adorer faire 500 mètres pour aller chier dans des dunes au milieu de la plage, d’où vous voyez sans être vu, au point d’y aller tous les jours ! A faire en vélo, c’est dur à l’aller … A pied, c’est long à l’aller !!!

Des murs d’horizon aux teints changeants, une porte sur mer dans un tapis de dunes herbées, les courants d’air sont coquins. Dans le vent, dans le soleil, je vise ce trou et y décoche des flèches d’étron, savamment préparées la veille.

La vérité …

La vérité, c’est qu’il y avait bien un resto. Le problème c’est qu’il ouvrait à 18h00 et fermait à 20h00 et surtout qu’il faisait preuve de beaucoup de mauvaises volontés. Très mauvais karma et fuck off !!

Que fais-tu mon joyaux ?

J’aimerais être un Sirocco

Souffle doux d’air chaud

Pour te souffler des mots

Des vrais pas de gigolo

Ma princesse de l’Eau

La danse du trot

Me monte au galop

Mariage d’égos

Sans lutte de propos

Profitons de l’instant zéro

Les rencontres insolites …

Les chevaux blancs semi sauvages de la plage sont des salopards. Au début, tu te dis qu’ils sont gentils. Hé ben pas tant ! Juste bon à piétiner le camp en éventrant les sacs et tous ce qui sent la bouffe.

Premiers jours sur place. Il est autour de minuit. Nous sommes autour du feu à rigoler en sirotant une gnôle quand un gars surgit d’hors de la nuit. Il cherchait Titi. Titi est sa mésange apprivoisée depuis deux semaines qu’il emmène avec lui en vacances. Titi est sorti de la cage mais n’est pas revenu. A l’heure qu’il est, nous ne savons toujours pas ce qu’est devenu Titi. Pourtant on l’a appelé plein de fois … Titi ! … Titi !

Marcel le chien était le gardien de la plage. Un chien comme on en fait plus. Hyper doué et poli. Il nous parlait. Alors on l’a nourrit un peu et donné de l’eau douce car il gardait le camp. Sympa comme tout quoi ce Marcel.

Le rassemblement pour la paix  « P21 ». Y’a eu du beau monde … On a été gâtés par le présence d’un concentré de tarés et sectes en tous genres … Are Krishnas, yogistes, taïchistes, trucistes, hippies new age sur le retour, nudistes, … Au programme : Mantras et clés d’Enoch, informations pour les artisans de la lumière, les nouveaux outils pour l’ère du verseau, concert chamanique, construction d’une roue de médecine de 144 pierres et cristaux, participation officielle des Chevaliers Hospitaliers de l’Ordre Apostolique de St Jean, feu sacré perpétuel, espace « Terre-Happy », cercles de méditations mondiales synchronisées, … Dingues et hypocrites, ils ne sont même pas capables de laisser le site comme ils l’ont trouvés.  Une belle brochette de connards inutile et incapable en gros.

Le Multiride …

Avec 23 jours de vent sur 29, nous étions sur l’eau très très très souvent ! Tout le monde à progresser sur l’eau comme sur terre (moutain-board). Du coup je remonte au vent et commence à sauter et faire des petits tricks. C’est tellement énorme comme sensation, tout comme les possibilités … Et je l’avoue bien aussi ma seule motivation pour me retrouver sur une plage en plein cagnar !!!

On a vu quelques pro-riders confirmés … Impressionnant comme spectacle. Surtout quand des crevettes de moins de 50 kilos s’envoient  péter à 10 mètres de haut pour s’échauffer dans le premier bord. Passage d’Edgar Grospiron avec une North Rhino de 22,5 m2 en préparation de la traversée de l’Atlantique en kite-surf.

On a pu faire du mountain-board sur la plage en fin de journée quand le vent descend. Bon contact et bon délire aussi de faire la plage en long en large et en travers. Tu pars et t’en vois pas le bout et les pointes de vitesses sur le roulant sont très grisantes. On peut faire des dérapages, passer en front et sauter. Sauter c’est chaud quand même mais le reste de la balle surtout sous le coucher de soleil.

Un pote est venu avec un gros scooter des mers derrière lequel on a pu faire du wake-board. Excellent comme sensation et pour l’approche mais super violentissime physiquement. Surtout sans échauffement. ¾ d’heure ont suffi à me tuer les bras. Trois jours après je repliais les bras complètement !!

Le site et la météo

Excellent. Terrible même. On a pied hyper loin et des conditions de vent géniales … Tout pour progresser et s’éclater. C’est monté, un jour de mitral, à plus de 35 noeuds. Trop pour les kites et dur pour les yeux. Ces jours là, le sable vole et s’insinue partout … Sinon, le plus gros jour de navigation, on a eu de 25 à 30 nœuds.

L’eau peut vite se refroidir et peut aussi être très chaude, style pisse.

On n’a pas eu de pluie. Juste quelques passages nuageux. Les couchers de soleils sont à tombés et tous différents. Un jour, il était blanc !

Imagine …

Des lignes d’Alizés. Ma peau te rapportera les soupirs du soleil frappeur de Beauduc quand l’air vient à se figer. L’énergie ambiante nous transperce de part en part. Les grains de chaleur emmagasinée massent la voûte céleste de nos pieds. Les mots susurrés par le vent sont d’or et d’argent. La brise bêle et mêle à tes cheveux un courant mystique. Une onde magique. Un remède fantastique. Une troupe de chevaux blancs passe, mélancolique. Fourbes et sans-gênes, ils essaient d’éventrer nos poubelles à coups de dents frénétiques. Un autre s’approche du pick-nick. Je cours, je crie en gesticulant, c’est fini, ils repartent … Je reviens à dos de mistral. Mes pieds sont dans un banc de sable mouvant. C’est mou, doux et vivant … Le vent cette fois m’aveugle et m’étourdit dans une fredaine sourde et agressive. Une profonde démonstration de liberté et de force pure dans un monde de nature dénuée et crue. Un brouillard de sable ruisselle jusqu’aux genoux. La plage, la mer, les dunes, les camps, tout est flou … Coucher de soleil empeuffé. Sale nuit à venir dans les tente claquée et baffée. Dans son antre, je suis bercé par le ballottement du au va-et-vient des vagues aériennes déferlant sur le flanc droit de Kéké. Et la lune derrière son voile … Et les étoiles dans l’océan du ciel comme de ma tête … Et la Patcha Mama qui tout autour transcende le respect … Et le vent te matérialisant dans des caresses subtiles et secrètes …

La teuf …

En fait, la teuf, c’était un peu tout le temps. C’est l’intensité qui changeait avec la force du vent et les week-ends … Les jours sans vent, petage de tête all the day long. Dur dur. Des bons casques le lendemain à coups de cheveux poussant é l’envers.

Jours de vent, jour de ride, donc soft la journée et occis le soir, donc cuits rapidement avec peu …

Le week-end, quand les potes rappliquaient, coïncidence & co ont voulu que le vent soit absent. Donc même pas de remords ! Le premier, on est passé de 5 à 20 personnes sur le camp. Aïe, aïe, aïe, la pochtronerie générale y a vidé plusieurs fois le stock complet d’alcool. Mais quel week-end !!! Une pêche de 30 daurades, bain de minuit, déchirade générale, feu géant, …

Mes trois plus grands moments …

Dans l’ordre chronologique, je dirais le premier week-end où le camp est passé de 5 à 20 âmes. En plus, week-end sans vent. Donc farniente, picole et pets à tout les étages de la journée, baignades, wake-board, pêche, … Enorme !

Vient ensuite le premier jour de navigation en Mistral à 25-30 nœuds, à 20 sur le plan d’eau. De la super balle avec des vagues et du gros gros ride à toc.

Et pour finir, le dernier des 30 jours, celui du départ, en Tramontane à 18-24 nœuds. Ride du matin pendant deux heures avec des belles vagues et … tout seul sur l’eau !!! Un régal sublime à remonter le vent, sautiller, surfer les vagues sous le vent, … Enorme cadeau de la Patcha Mama juste avant de tailler la road.

Qu’en reste-t’il au jour du retour ??

Déjà, une barbe de 30 jours … Yes mais pas top la barbe. Juste bon et pratique pour ce genre de trip. J’vous l’dis, trop long c’est pas bon …

Des poils blonds partout (à part ceux du cul) et une peau un peu black …

Les pieds défoncés par les coquillages et une petite talonade…

Des images plein la tête et une zénitude sans pareil. Plus d’une semaine à m’en remettre. Et il y a des restes et des bons …

Un autre niveau de kite-surf … C’est fou comme la progression est énorme en en faisant tous les jours pendant un mois. Il devient bon de se prendre des coups de pieds au cul par le vent !

D’une manière générale, tout le monde s’est détendu. Plus on y reste longtemps et plus on peut en revenir changé. Pour ma part, bien appris sur le autres comme moi-même …

Big respect à Beauduc et au camp d’la Yaute et d’ailleurs !!!!

Et big respect à mon bus Kéké qui, a aucun moment, n’a flanché.

Yes ! Yes ! Yes !

Dur retour à la réalité ?!?! Oui, mais …

Hé oui, pas facile de retrouver les bouchons, la chaleur écrasante sans vent, les villes, le bordel générale et les tarés enfantés par les médias, … Ah oui, que des claques dans la gueule !

Dur aussi de ne plus entendre la berceuse des vagues et du vent.

Oui, mais bon de retrouver ma Corinne et ses filets, comme vous tous au rythme des rencontres … Bon aussi de revoir les montagnes.

Allez dont bandes de malins

J’me casse et j’m’en mail un

Kronik qui vous bises

Et qui vous dise

Prenez soin de vous

Bandes de voyous

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Commentaires
D
Ah, Beauduc! Quel endroit!!! L'un des rares où l'on se sent encore un peu libre. Vivement qu'il refasse beau et chaud histoire de retrouver les thermiques beauduquiennes et les soirées qui en découlent!!!!
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